Ce rapport dresse un état des lieux de la technique "béton de bois" en France, afin de cerner les problèmes de toute nature que rencontre cette filière et d'identifier les voies d'avenir susceptibles d'être empruntées. Les entreprises et industries qui fabriquent du béton de bois, matériau composite composé essentiellement de bois aggloméré dans une matrice cimentaire, sont en général de petites sociétés, quelques-unes étant des filiales de grands groupes. Leur nombre est actuellement de l'ordre de 20 et leur production de l'ordre de quelques dizaines de milliers de m3/an. La fabrication des granulats et des produits à base de béton de bois sont encore trop faibles et largement inférieurs à la moyenne des investissements du secteur bâtiment. Ces divers points font l'objet du chapitre 1. Le chapitre 2 décrit le matériau et les produits et procédés recensés en France. Le béton de bois est un béton léger (sa masse volumique varie de 600 à 1 200 kg/m3). Il possède la plupart des caractéristiques de cette famille de matériau telles que son pouvoir d'isolation thermique ou sa facilité d'usinage. Sept types de granulats ont été recensés. Les produits les plus fabriqués sont les blocs de maçonnerie, les murs anti-bruit, les panneaux éléments de mur ou de toiture, les bardages pour les ouvrages extérieurs, les chapes de réhabilitation, les entrevous et les hourdis-caissons, les éléments de cave pour les ouvrages intérieurs. Le chapitre 3, ainsi que les deux chapitres suivants, est essentiellement basé sur des recherches bibliographiques. Après une brève description du matériau bois et de l'état des forêts françaises, il recense les différents types de traitement du bois généralement pratiqués et les critères de choix permettant d'évaluer les performances minimales des granulats de bois. Le chapitre 4 décrit de manière succincte la chimie des ciments et leurs propriétés physiques et mécaniques. Il expose ensuite l'état des connaissances sur la liaison granulats de bois-ciment et les réactions chimiques entraînées par la présence du bois au sein de la matrice cimentaire et, enfin, trace les différentes voies d'avenir à envisager afin de résoudre les obstacles au développement de la filière. Le chapitre 5 expose les grandes étapes autour desquelles est organisée la fabrication des produits à base de béton de bois. Sur le plan général, on peut estimer qu'il n'existe pas de problèmes spécifiques à l'utilisation de granulats de bois. Il est nécessaire cependant de prendre un certain nombre de précautions. Ce sont les différences à prendre en compte par rapport aux bétons de granulats courants traditionnels et les questions qui n'ont pas de réponses techniques satisfaisantes à ce jour qui sont examinées. Grâce à un travail de groupe s'inspirant de l'analyse de la valeur, un recensement aussi exhaustif que possible a été réalisé afin de déterminer les nouvelles applications les plus prometteuses des Composites Ciment-Bois (CCB) Les valeurs-cibles suivantes ont été retenues : masse volumique comprise entre 600 et 900 kg/m3, résistance mécanique comprise entre 3,5 et 4 MPa et variations dimensionnelles entre états extrêmes inférieures au mm/m. Un premier travail a permis de dresser une liste de 75 applications possibles susceptibles de mettre en oeuvre le CCB. Après traitement, quinze familles ont été retenues, l'intérêt de l'utilisation des CCB est détaillé pour chacune d'elles. Ceci fait l'objet du chapitre 6. Les atouts non négligeables du béton de bois sont : la facilité d'usinage favorisant les techniques de montage à sec ; la légèreté entraînant la proposition de nouveaux produits permettant des gains de productivité sur chantier ; la clouabilité et la vissabilité ; l'isolation thermique associée à des résistances mécaniques satisfaisantes ; l'inertie thermique contribuant au confort thermique ; l'absorption acoustique. Cependant, il subsiste des obstacles à l 'élargissement des applications et au développement de cette filière : le traitement satisfaisant des granulats (et en particulier la stabilité chimique et la teneur en eau qui doit être constante) ; la régularité et la maîtrise des réactions d'hydratation des liants hydrauliques et donc une meilleure connaissance des réactions à l'interface bois-ciment ; la diminution très sensible des variations dimensionnelles des bétons de bois qui ne devraient pas devoir dépasser le mm/m. On peut toutefois signaler que des recherches en cours en France viennent d'aboutir à des progrès sensibles dans ces domaines (des brevets ont été déposés) mais qu'ils demandent à être validés par une expérimentation complète en laboratoire.